LES CRAPAUDS FOUS

LES CRAPAUDS FOUS de Mélody Mourey

 

Mise en scène de l'auteur

 

 

avec Benjamin Arba, Merryl Beaudonnet, Constance Carrelet, Hélie Chomiac, Gaël Cottat, Rémi Couturier, Charlie Fargialla, Tadrina Hocking, Damien Jouillerot, Blaise le Boulanger, Claire-Lise Lecerf, Christian Pélissier, Frédéric Imberty

 

Décidément, cette saison, les Béliers parisiens donnent dans la métaphore animalière : ainsi les Crapauds fous succèdent sur mon blog à Une sombre histoire de girafe.

La comparaison s’arrête là cependant, rien de commun entre une historiette de nervous breakdown entre amis, et ce récit au background terrifiant !

Car il ne s'agit ni plus ni moins que de l'histoire (vraie) de deux médecins polonais qui trouvèrent le moyen de sauver des centaines de juifs pendant la seconde guerre mondiale. Bon, tout cela est traité sur un air de comédie qui n’ôte malgré tout pas sa profondeur au sujet. L'empathie, le courage, l'engagement sont au cœur de la problématique des personnages, et donc de la dramaturgie de la pièce. Faire de l'humour sur quelque chose d'aussi marqué n'est pas simple, certes, et peut s'avérer périlleux, mais le texte marche sans trébucher sur une ligne idéale et trouve le ton juste entre comédie et gravité.

Nous avons donc ici une bonne idée et une pente dramatique qui rendent d'emblée ce spectacle intéressant. Je serai en revanche plus tempéré sur une direction d'acteur qui ne trouve pas toujours son rythme (trop rapide et forcée parfois, lente et trop appuyée à d'autres moments). La faute peut-être à un texte qui manque parfois d'originalité ou d'audace dans ses dialogues, et qui conduit la mise en scène à masquer ces faiblesses.

De même les personnages, pour attachants qu'ils soient, nous laissent un peu sur la rive. Et souvent dans ces cas là, quand les caractères principaux ne s'imposent pas complètement, ce sont les personnages secondaires que l'on remarque (excellents Hélie Chomiac en officier allemand et Damien Jouillerot en promise impossible, puis en Hitler décalé). C'est d'ailleurs notable que les rôles des méchants soient in fine les plus réussis. Un comble dans une pièce sur la résistance !

 

Pour résumé, un spectacle attachant sur lequel flotte un air de déjà vu.

 

On peut y aller sans s'attendre à la pièce du siècle, juste pour passer un bon moment drôle et touchant.

 

MB