LA VALSE DU HASARD

LA VALSE DU HASARD de Victor Haïm

 


 
Avec Marie Delaroche, Patrick Courtois
Mise en scène : Carl Hallak, Patrick Courtois

 

 

Le Studio Hébertot est l'une des rares "petites" salles de Paris où, tout en étant assis sur un siège normal, le dénivelé des gradins vous évite d'avoir à esquiver la tête du spectateur assis devant vous . C'est rien, d'accord, mais c'est reposant.

Donc, La valse du hasard, texte de 1986 du prolifique Victor Haïm, raconte l'histoire d'une femme encore jeune qui vient de se tuer en voiture. Elle se retrouve alors face à une sorte de juge - l'archange Gabriel, selon la religion chrétienne - à l'apparence ici d'un chef de gare à la fausse bonhommie. Devant ce petit fonctionnaire-croupier chargé de peser son âme, elle va devoir participer à un jeu dont elle ne connaitra jamais entièrement les règles, mais dont la finalité est claire et terrible : Enfer ou Paradis !

  Nous assistons donc à un jeu du chat et de la souris qui pousse la victime à se dévoiler toujours davantage (seule la vérité marque des points). Mais rien ne semble jamais convenir vraiment à ce Cerbère mâtiné de Sphinx qui semble parfois réagir de façon arbitraire ou bien outrepasser son rôle.

L'absurdité apparente de cette psychostasie (pesée des âmes) renvoie habilement à l'absurdité qui régente aussi le monde des vivants : il n'y a pas plus d'ordre et de sens dans un monde que dans l'autre !

Les deux comédiens sont bons, la mise en scène sans reproche, le décor est beau et inventif, les dialogues sont plutôt brillants (comme souvent chez Haïm), mais force est de constater qu'on s'ennuie un peu, qu'il flotte sur tout ça un air de déjà vu. Je pense que cela est due à un texte dont la dramaturgie semble figée, en ce sens que la position des personnages est identique au début comme à la fin.

 

Bref, cela tourne donc un peu à vide, genre exercice de style, et si cela reste plaisant, l'ensemble fait un peu convenu.

 

Avec qui ? Préférez les ascendants aux descendants.

 

MB