LA GUEULE DE L'EMPLOI

 

LA GUEULE DE L'EMPLOI de Serge Da Silva

 

 

 

En alternance : Nicolas Biaud-Mauduit, Laurent Hugny, Arnaud Schmitt, Serge Da Silva, Francois Raison, Mathieu Heribel
Mise en scène : Maxime Lepelletier

 

Cela faisait un siècle que je n'étais pas venu voir une pièce au Mélo d'Amélie. Ne me demandez pas pourquoi, je l'ignore. Peut-être le lieu est-il trop typé "grosses comédies" ? En tous cas, en ce lundi où bien des théâtres font relâche, le Mélo, lui, fait le plein (La direction prend même un peu trop son public pour des sardines d'ailleurs, mais passons...).

Bonne inspiration donc que de venir à ce spectacle dans lequel des candidats banquiers se disputent le même poste. Trois hommes, aussi différents qu'on puisse l'être : un golden boy imbuvable, un looser professionnel qui n'arrive même pas à obtenir un café de la machine, et un type vêtu d'un improbable costume turquoise persuadé qu'il a la baraka. Comme dans le Premier d'Israël Horovitz, il n'y a pas de place ici pour les faibles, et l'âme de chacun a vite fait de se dévoiler quand l'enjeu se précise.

Jouant sur les deux tableaux du contexte social et de la comédie de situation, la confrontation est d'autant plus drôle que l'ambiance devient glauque. Les scènes où les candidats répondent aux questions lors des entretiens individuels constituent l'acmée de ce spectacle cruel et souvent désopilant.

Pour caricaturaux qu'ils soient les personnages ont tous une vérité et une profondeur : Laurent Hugny est irrésistible en pauvre type qui a perdu d'avance, Serge Da Silva (également auteur de la pièce) est formidable en histrion qui se rêve en Bruce Lee, et Mathieu Heribel parfait en jeune cadre dynamique prêt à tout.

 

Dans une mise en scène fluide, cette pièce embarque facilement le public dans un rire sans vulgarité.

 

Avec qui s'y rendre ? Une jolie frangine qu'on espère décoincer. Ça peut constituer une excellente première étape.

 

MB