LE PROFESSEUR ROLLIN SE REBIFFE

LE PROFESSEUR ROLLIN SE REBIFFE

 

Fleurettiste habile de la langue française, épéiste insatiable des mots, Docteur és absurdie, le Professeur Rollin est un monument du one-man-show.

Maître dans la narration d'histoires sans queue ni tête, mais où la logique rollinienne est infaillible, sa drôlerie, sa gourmandise, son sens de la dérision se déploient dans toutes les directions possibles. A regarder l'animal scénique, on est ébahi comme devant ces champions du Rubik's Cube qui vous démontrent en deux-temps-trois-mouvements votre propre lourdeur d'esprit. Car le professeur Rollin est de la trempe des plus grands, et on se met parfois à songer au regretté Raymond Devos par la manière qu'il a de vous embarquer dans son délire.

Mais le professeur Rollin n'entend pas seulement divertir son public, il veut aussi lui donner du grain à moudre : s'il est pertinent quand il fustige la bien-pensance, il devient plus acide quand il parle de politique sociétale et migratoire. On sent alors une vraie inquiétude chez lui.

Pourtant, le fait de sonner ainsi le tocsin au milieu d'un spectacle comique procure un peu la sensation d'une descente de police au milieu d'une soirée : même légitime (tapage nocturne), cela gâche un peu la fête.

 

Bref, un grand artiste qui aborde aussi des sujets hautement polémiques. A chacun de juger.

 

Avec qui ? Qui vous voulez, sauf votre copine clandestine qui squatte chez vous depuis 3 semaines : elle pourrait penser qu'il y a derrière l'histoire de la biche qui repart illico (ou non) d'un terrain vague de Cologne, comme un message subliminal.

 

A l'Européen, en ce moment

 

MB