LE POULPE

 

LE POULPE de Julien Tauber

 

Un animal ni chair ni poisson.

 

Comme le professait la promo du film : Le Poulpe, pour l'attendrir, il faut taper dessus ! C'est sûr qu'il a la peau dure, l'animal ! Mais commençons par la genèse :

Le Poulpe est à l'origine une série de romans initiée par Jean-Bernard Pouy, dont il créa le premier et laissa à d'autres le soin d'en écrire plus de deux cents. Y sont racontées les aventures exotiques de Gabriel Lecouvreur, détective surnommé « Le Poulpe » en raison de ses longs bras. Ici, dans ce spectacle conté, sonorisé et musicalisé, c'est un épisode inédit des aventures du Poulpe qui est mis en espace et en lumière : le meurtre d'un type dans la halle aux poissons du marché de Rungis le conduira à l'Ile de la Réunion pour de multiples péripéties...

Autant vous prévenir : ce qui compte dans ce polar électro-acoustique interprété par Abbi Patrix accompagné de Phil Reptil (guitare, clavier) et de Vincent Mahey ( flute, clavier), ce n'est pas tant la vraisemblance que l'action et l'ambiance, le rythme plutôt que l'explication. Il faut parfois fermer les yeux – au théâtre, c'est rare – pour percevoir l'infini richesse de la partition acoustique (on se croirait physiquement à la Réunion !) : des enceintes ont été disposées partout autour du public, et on est comme immergé dans la partition à la fois musicale et sonore, dans un mix de bandes-sons capturées sur le vif et d'improvisation live. Attention, ça décape sévère ! C'est à la fois drôle et surprenant ! Burlesque et poétique ! Et on se laisse guider par la voix du narrateur qui sait se faire douce ou grave, conteur ou slameur.

 

Bref, on se contre-fout de ce qui arrive au Poulpe, de toute façon, il s'en sort toujours, et on part de là avec la caboche pleine d'impressions incroyables !

 

A noter qu'un after est toujours proposé après le spectacle (le temps de boire un verre, quand même) sous la forme d'un mini-concert.

 

Avec qui ? Evitez encore une fois votre oncle de Boulogne sourd comme un pot, et embarquez plutôt une petite qui a l'oreille fine.

 

Jusqu'au 28 février, à L'Etoile du Nord, Paris 18

 

MB